Le choix du sexe
La question qui va m’occuper aujourd’hui est celle dont j’ai intitulé cet exposé : de quels autres l’être sexué s’autorise-t-il ? à quoi il faut ajouter : dans le choix du sexe.
Ce questionnement part d’une thèse de Lacan dont nous avons fait le fil conducteur de nos journées et qui se trouve dans le séminaire « Les non-dupes errent [1] ».
Elle énonce que l’être sexué ne s’autorise que de lui-même et de quelques autres.
C’est parce qu’il s’autorise de lui-même que Lacan peut affirmer que le parlêtre a le choix de son identité sexuelle au-delà de celle qui lui est attribuée par l’état civil et par son anatomie.
[1]. LACAN J., Le Séminaire « Les non-dupes errent », inédit, leçon du 9 avril 1974.
L’athéisme à l’épreuve du discours analytique
Intervention aux journées de l’EPFCL, « Psychanalyse et religion », Paris 2009
Mettre l’athéisme à l’épreuve du discours analytique peut sembler paradoxal puisque d’ordinaire c’est la foi qui est mise à l’épreuve. Affirmer sa foi en Dieu est plus facilement sujet à caution que de proclamer son athéisme. L’athée il suffit qu’il se dise tel pour qu’on le croie sur parole.
Freud, qui n’était pas croyant, espérait que la religion finirait par disparaître avec les progrès de la culture et la question de Dieu avec. Lacan ne partageait pas cet optimisme positiviste et pensait au contraire que la religion était increvable. Cependant il plaçait quelques espoirs dans un athéisme possible par la voie de la psychanalyse
Quelques remarques sur les notes de Lacan à Jenny Aubry et sur la psychose chez l’enfant
Mes remarques sur les notes de Lacan à Jenny Aubry et sur la psychose chez l’enfant vont porter sur une conception assez répandue dans le milieu analytique de la fonction de la mère dans la psychose et de la place qu’occupe l’enfant pour celle-ci. Ces considérations sur les conditions de la psychose spécialement chez l’enfant déterminent en partie la façon dont nous pouvons envisager son traitement. Celui-ci, je crois, ne peut se passer d’y inclure les parents sous une forme à déterminer.
Le milieu analytique raisonne avec un postulat qui tient le couple parental pour impliqué dans la psychose de l’enfant, qu’elle – la psychose – en est le produit.
Sortir du discours capitaliste
Intervention prononcée lors des journées de l’EPFCL en octobre 2015
Le choix de ce titre « Sortir du discours capitaliste ? » dans une forme interrogative est fait pour vous indiquer que je souhaite questionner l’idée, qui fait florès dans la communauté analytique, selon laquelle la psychanalyse permettrait une sortie du discours capitaliste.
Cette thèse s’est abondamment répandue à la suite de ce que Lacan avance dans « Télévision » en réponse à une question portant sur la place que doit occuper le psychanalyste face à la misère du monde que les psy de tout poil, ils ne sont pas les seuls, se coltinent. Cette misère étant rapportée en force par l’idéologie dominante de l’époque au discours du capitaliste, ce que d’ailleurs Lacan ne récuse pas…
Analysant hors analyse
Nous savons le succès qu’a connu le terme de psychanalysant promu par Lacan en substitution à celui de psychanalysé dans le monde psychanalytique y compris non lacanien. Psychanalysant est donc devenu le signifiant propre à désigner celui qui est en analyse, qui se soumet à la tâche analysante dans le cadre du dispositif analytique où se forme le couple psychanalysant-psychanalyste…
En quête d’identité
Journée d’ouverture du Collège de Clinique Psychanalytique de Paris, octobre 2014
J’ai intitulé mon exposé d’aujourd’hui « En quête d’identité » car il est patent que les parlants sont en quête d’identité. Nous en avons le témoignage dans les cures analytiques ou la question du « qui suis-je ?» ne manque jamais d’apparaître au cours de l’analyse. Nous en avons aussi la manifestation dans le social où la revendication identitaire est partout.
L’être parlant est en quête d’identité mais je dirais d’une identité différentielle, d’une identité formée avec des traits distinctifs qui le démarquent des autres à condition que ces marques identitaires n’aillent pas contre ses idéaux, contre son idéal du moi ce que nous nommons I de A, idéal qui est déjà une identification aux signifiants de l’Autre.